Club de lectura en francès: Inventer des traditions, d'Eric Hobsbawm

Dimarts, 24 d’abril de 2018 a les 19:00h

A càrrec de Christian Bataillou

 

Inventer des traditions

Les traditions inventées, qui dérivent essentiellement d’un procès de formalisation et de ritualisation, n’ont pas été étudiées par les historiens de façon satisfaisante. Distinctes des coutumes, qui définissent les sociétés traditionnelles, elles sont étroitement liées aux transformations rapides des sociétés modernes. Elles contribuent à l’établissement de la cohésion sociale, à la légitimation des institutions ou de l’autorité mais aussi à la socialisation des croyances ou des systèmes de valeurs. En utilisant, jusqu’à un certain point, des matériaux issus du passé, elles jouent un rôle prééminent dans la constitution de cette innovation relativement récente qu’est la nation.

 

 

Eric Hobsbawm

Eric Hobsbawm est professeur d’histoire au Birkbeck College, l’une des rares institutions d’enseignement pour adultes de l’université de Londres, lorsqu’il rédige cette introduction à l’ouvrage collectif désormais célèbre, The Invention of Tradition, issu d’un colloque organisé par la revue Past and Present1. Né en 1917 à Alexandrie, de mère autrichienne et de père anglais, il étudie à Vienne, Berlin, Londres, puis Cambridge, où il enseigne à King’s College, de 1949 à 1955. Membre dès 1946 du Groupe des Historiens du parti communiste anglais, il est l’un des fondateurs, en 1952, de la revue Past and Present qui, dans les années soixante, est un des lieux d’échanges actifs entre l’histoire et les autres sciences sociales comme l’anthropologie et la sociologie. Son œuvre est consacrée à l’histoire sociale et économique des mondes modernes et contemporains, dont il a proposé une lecture originale dans une série d’ouvrages, depuis L’Ère des révolutions (1962), L’Ère du capital (1975), L’Ère des empires (1990), jusqu’au Age of Extremes (1995), inédit en français. L’un des principaux protagonistes, dans l’après-guerre, de la constitution en Grande-Bretagne d’une histoire sociale qui se veut une « histoire des sociétés », il s’attache aux groupes dominés ou déviants, et développe, avec George Rude et quelques autres, une « histoire vue d’en bas ». Parmi d’autres travaux consacrés aux mouvements sociaux ou aux révoltés, signalons un ouvrage traduit en français, Nations et nationalismes (1990), particulièrement éclairant par rapport aux exemples évoqués dans ce texte et au questionnement concernant la résurgence contemporaine des nationalismes ethniques.

Organitza: Biblioteca Municipal Pompeu Fabra

Darrera actualització: 14.12.2021 | 17:33